Rhododendron ferrugineum L.
Rhododendron
ERICACEAE
Autres dénominations : Laurier-rose des Alpes, Rosace.
Description botanique : Arbrisseau formant des touffes denses.
• Feuilles : Persistantes, alternes, entières, ovales, coriaces, vert foncé à la face supérieure et brune à la face inférieure poilue.
• Fleurs : Rose vif, en bouquet à l’extrémité des rameaux, corolles campanulées ou en entonnoir, souvent parfumées (floraison : mai-juillet).
• Fruits : Capsules oblongues entourées des lobes du calice persistant.
Autres espèces :
• R. obtusum Lindl. : Azalée.
Arbrisseau branchu
Feuilles : Alternes, persistantes, ovalaires, vert brillant lustré.
Fleurs : Légèrement irrégulières campanulées, 4-5 cm, blanches à cramoisies, en petits corymbes de 2-5 fleurs (floraison : décembre – juin).
Fruits : Secs polyspermes, en capsules.
• R. hirsutum L. : Rhododendron hirsute
Arbuste persistant formant souvent des fourrés denses.
Feuilles : Alternes petites, elliptiques à oblongues, vert vif, à bord poilu.
Fleurs : Légèrement irrégulières campanulées, rose vif, en petits corymbes (floraison : mai – juillet).
Fruits : Secs polyspermes, en capsules.
• R. ponticum L. : Rhododendron pontique
Arbuste persistant vigoureux, aux rameaux étalés, glabres, souvent en grandes colonies.
Feuilles : Alternes elliptiques, vert foncé brillant, plus pâles au revers.
Fleurs : Légèrement irrégulières campanulées, 4-6 cm, violet pourpre, mauves, rosâtres ou blanchâtres, en général maculées à l'intérieur, groupées par 8-15 en corymbes (floraison : mai – août).
Fruits : Secs polyspermes, en capsules.
• Rhododendron luteum Sweet : Rhododendron jaune
Arbuste caduc formant parfois des fourrés denses.
Feuilles : Alternes elliptiques.
Fleurs : Légèrement irrégulières campanulées, 2,5-4 cm, jaune vif, parfumées, en petits corymbes (floraison : mai – juin).
Fruits : Secs polyspermes, en capsules.
Habitat :
• Commun en France dans les massifs montagneux, de 1500 à 3000 m
• Nombreuses espèces fréquemment cultivées dans les parcs et les jardins, dont R. ponticum L., originaire d'Asie
Risques principaux :
• Dépression cardio-respiratoire
• Convulsions
Principes toxiques :
• Nature : Diterpènes ; grayanotoxines (arbutine, aricoline, rhodoxanthine).
• Localisation : Toute la plante est toxique, surtout les feuilles, mais aussi les fleurs et le nectar.
A l'état sec, la plante n'est plus toxique.
• Mode d'action : La grayanotoxine I accroît spécifiquement la perméabilité membranaire aux ions sodium et dépolarise la plupart des cellules électriquement stimulables.
Circonstances d'intoxication :
• Ingestion des feuilles et fleurs par les enfants notamment dans les appartements.
• Ingestion de miel produit à partir des fleurs de rhododendron. L'action toxique du miel de rhododendron est connue depuis l'antiquité ; les intoxications sont les plus nombreuses en Turquie, ces miels étant utilisés en médecine populaire contre les ulcères d'estomac et l'hypertension.
Remarque : les azalées font également partie du genre Rhododendron, elles possèdent une toxicité semblable à celle de R. ferrugineum L.
Notions générales : Les grayanotoxines sont rapidement métabolisées, et l'évolution de l'intoxication est rapidement favorable.
Eléments diagnostiques : Délai d'apparition des symptômes : 30 minutes à 2 heures après l'ingestion.
• Sensation de brûlures buccales
• Troubles digestifs : nausées, vomissements
• Signes généraux : asthénie, hypersudation
• Troubles neurologiques : céphalées, vertiges
A fortes doses :
• Troubles neurologiques : paresthésies des extrémités, faiblesse musculaire, troubles visuels, convulsions, voire coma
• Troubles cardio-vasculaires : hypotension artérielle, bradycardie
• Dépression respiratoire
• Electrocardiogramme : bradycardie sinusale, divers troubles du rythme et/ou de la conduction (rythme nodal, bloc auriculo-ventriculaire, syndrome de Wolff-Parkinson-White)
Conduite à tenir :
• En cas d'ingestion d'une faible quantité (plante simplement mordillée ou grignotée) :
o Traitement symptomatique
o Surveillance à domicile
o Consultation médicale : en cas de symptomatologie intense ou persistante
• En cas d'ingestion plus importante :
o Hospitalisation
o L'efficacité de l'épuration digestive n'est actuellement pas démontrée
L'administration de charbon activé est à discuter au cas par cas
o Traitement symptomatique :
Des convulsions
De la bradycardie : atropine, isprénaline
Des troubles de la conduction : entrainement électrosystolique transitoire