Rhamnus catharticus L.
Nerprun purgatif
RHAMNACEAE
Description botanique : Arbuste ou petit arbre caduc, jusqu'à 6 mètres de haut, dont les branches âgées, noirâtres, courtes et étalées sont terminées par une pointe épineuse.
• Feuilles : Opposées sur les jeunes rameaux, alternes sur les rameaux âgés, longuement pétiolées, ovales, aiguës au sommet, régulièrement et finement dentelées.
• Fleurs : Jaune verdâtre, 3-4 mm, disposées en cymes et en fascicules denses à l'aisselle des feuilles (floraison : mai – juin).
• Fruits : Drupes, 1 cm, vertes puis noires et luisantes à maturité, à saveur douce puis amère et désagréable (maturité : automne).
Habitat : Bois, broussailles, haies, sur sol calcaire, jusqu'à 1500 m d'altitude.
Fréquence : Assez commun.
Principes toxiques : Plante à considérer comme légèrement toxique
• Nature : Hétérosides anthraquinoniques et dérivés anthracéniques
• Localisation : Fruits utilisés à faible dose en thérapeutique pour leurs vertus laxatives.
Circonstances d'intoxication : Ingestion des fruits.
Confusion possible : Le nerprun purgatif peut être confondu avec le cornouiller sanguin (Cornus sanguinea L.) aux feuilles opposées et non dentées ainsi qu'avec la bourdaine.
Eléments diagnostiques :
• Troubles intestinaux : diarrhées
• A fortes doses : mydriase, convulsions
Conduite à tenir :
• Traitement symptomatique
• Surveillance à domicile
• Consultation médicale : en cas de symptomatologie intense ou persistante
Remarque :
En cas d’'utilisation chronique de laxatifs anthracéniques, risque de
- perturbation de l'équilibre électrolytique (notamment perte de potassium)
- atonie des muscles intestinaux (avec nécessité d'augmenter les doses)
- arythmie cardiaque (risque majoré par les diurétiques hypokaliémiants)
- altération irrémédiable de l'épithélium et de la muqueuse intestinale (avec spasmes intestinaux, perte de mucus)
Usage médicinal
Partie utilisée : Pulpe du fruit (improprement appelées "baies")
Constituants :
• Hétérosides anthraquinoniques : glucofranguloside A, émodine, diacétylglucofranguloside A
• Tanins : oligomères proanthocyanidiques
• Flavonoïdes
• Autres constituants : mono- et oligosaccharides, pectines, acide ascorbique
Indications (Cahier n°3 de l'Agence du Médicament, 1998) :
Voie orale : Traitement symptomatique de la constipation
Effets indésirables : Dans de rares cas, des spasmes gastro-intestinaux ont été observés, surtout chez les patients présentant un côlon irritable, nécessitant alors une réduction de la dose. Une coloration jaune-brun ou rouge-brun de l'urine (dépendant du pH) par des métabolites peut survenir, mais sans signification sur le plan clinique.
En cas d'usage chronique ou d'abus :
- perte en électrolytes, surtout de potassium, pouvant induire des perturbations des fonctions cardiaques et une faiblesse musculaire, particulièrement en cas de prise simultanée d'hétérosides cardiotoniques, de diurétiques et de corticostéroïdes ;
- albuminurie et hématurie ;
- pigmentation non pathogène des muqueuses intestinales (Pseudomelanosis coli), régressant à l'arrêt du traitement.