Clematis vitalba L.
Clématite
RANUNCULACEAE
Autres dénominations : Clématite des haies, Clématite vigne blanche, Herbe aux gueux.
Remarque : Ce sont sans doute les propriétés irritantes de la plante qui justifient son nom vernaculaire "d'Herbe aux gueux" : les mendiants s'en frottant jadis la peau afin de mieux inspirer la pitié.
Description botanique :
Plante grimpante lianescente, de 2 à 8 mètres de haut, parfois plus, ligneuse, caduque et vigoureuse, à tige grêle, anguleuse, souvent rougeâtre au niveau des parties jeunes, à écorce se détachant par lanières.
• Feuilles : Opposées, composées imparipennées, à 3-7 folioles pétiolulées, plus ou moins cordiformes, acuminées, légèrement dentées.
• Fleurs : Parfumées, 18-20 mm, blanc verdâtre, en grandes panicules terminales ou latérales ; calice constitué de 4 sépales pétaloïdes, velus en dessous ; pétales absents ; nombreuses étamines (floraison : juillet – septembre)
• Fruits (automne): Akènes munis d'un style duveteux persistant, formant d'importantes masses cotonneuses.
Remarque : A noter l'existence d'autres espèces indigènes de clématites : C. flammula L. (feuilles bipennées à folioles entières, fleurs un peu plus petites, blanc pur, à sépales glabres), C. recta L. (assez semblable à une forme herbacée de C. flammula L., sépales duveteux seulement sur les bords), C. alpina (L.) Mill (feuilles biternées à folioles ovales et dentées, fleurs plus grandes, solitaires, pendantes, bleu violet, étamines blanches) ainsi qu'un très grand nombre d'espèces ou de variétés ornementales, à grandes fleurs, généralement colorées, simples ou doubles, à 8-9 sépales.
Toutes ces plantes sont à considérer comme potentiellement dangereuses.
Habitat : Lisière de bois, haies, broussailles, fourrés, sur sol calcaire, généralement à basse altitude.
Fréquence : Grande Bretagne, Belgique, Pays-Bas, France, sud de l'Allemagne ; naturalisé en Irlande et au sud de la Scandinavie
Principes toxiques : Essentiellement une toxicité cutanée, la littérature ne signalant que de rares cas d'intoxication par ingestion, la plante étant habituellement dédaignée par le bétail.
• Nature : Glucoside appelé ranunculine, dégradé par hydrolyse en une lactone irritante, la proto-anémonine, rapidement inactivée en anémonine, par dimérisation spontanée, ce qui explique la relative innocuité de la plante à l'état sec.
• Localisation : Plante entière mais surtout les feuilles (0,15 mg/g de ranunculine)
Circonstances d'intoxication : Contact cutané. (La littérature ne signale pas d’intoxication par ingestion.)
Eléments diagnostiques : Irritations cutanées plus ou moins graves provoquées par simple contact.
Conduite à tenir :
• Préventif : Eviter un nouveau contact avec la plante
• Curatif :
o Mesures générales :
Décontamination immédiate des zones concernées par lavage précoce, abondant et prolongé à l'eau savonneuse
Change et lavage des vêtements
o Traitement local :
Utilisation de pains dermatologiques ou de savons surgras à visée antiseptique
Dermocorticoïdes en cas de lésions modérées (niveau 2 sur les membres, niveau 3 ou 4 sur le visage)
Crèmes ou pommades apaisantes et émollientes, hydratantes en cas de sécheresse cutanée
o Traitement systémique : A discuter au cas par cas