Atractylis gummifera L.
Chardon à glu
ASTERACEAE
Description botanique : Plante herbacée vivace par un rhizome pivotant et charnu.
• Feuilles : Profondément découpées en lobes piquants, groupées en rosette.
• Fleurs : Roses, en capitules entourés de bractées hérissées d'aiguillons.
• Fruits : Akènes.
Après la fructification, un latex blanc jaunâtre exsude à l'aisselle des bractées.
Habitat : Espèce nord africaine présente dans la plupart des pays riverains de la Méditerranée, à l'exception des côtes françaises.
Risques principaux :
• Hépatite aiguë
• Coma hypoglycémique (inhibition de la synthèse de glycogène)
Principes toxiques
• Nature : Gummiférine, hétérosides diterpéniques hépatotoxiques : carboxy-atractyloside.
• Localisation : Dans la racine.
• Mode d'action : Le carboxy-atractyloside inhibe le transport des nucléotides phosphorylés au travers de la membrane mitochondriale, ce qui empêche la phosphorylation oxydative.
Circonstances d'intoxication :
• Le plus souvent accidentelle (enfant qui mâche la racine)
• Parfois criminelle (ajout de racine à un couscous)
• Confusion possible avec l'artichaut sauvage, dont les racines se consomment comme des salsifis
Notions générales
• Dans les intoxications sévères, l'évolution peut être fatale dans les 72 heures suivant l'ingestion
• Toute suspicion d'intoxication par le Chardon à glu impose une hospitalisation pendant 72 heures
• L'atractyloside et la gummiférine possèdent une toxicité comparable à celle des toxines de l'Amanite phalloïde.
• Il existerait une espèce atoxique : A. acomlis L.
Eléments diagnostiques :
Délai d'apparition des symptômes : Jusqu'à 48-72 heures après l'ingestion.
• Initialement des troubles digestifs : Epigastralgies, nausées, vomissements bilieux ou hémorragiques, diarrhées
• Secondairement :
o Hépatite cytolytique et cholestatique, hypoglycémie (précédée d'une phase d'hyperglycémie)
o Troubles neurologiques :
Hyper ou hyporéflexie ostéo-tendineuses, vertiges, myalgies, faiblesse musculaire, hypertonie, obnubilation
Convulsions et/ou coma
o Insuffisance rénale aiguë (nécrose tubulaire)
o Troubles neurovégétatifs : hypothermie, hypotension artérielle
o Troubles de l'hémostase
Conduite à tenir :
• Hospitalisation dans un service de réanimation en cas d'intoxication grave
• Traitement symptomatique :
o De l'hypoglycémie : Sérum glucosé hypertonique, Glucagon
o De l'insuffisance rénale : Hydratation parentérale, hémodialyse
o Des convulsions
• Surveillance hépatique